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Invitation à la sociologie (du sport) : le blog de Ludovic Lestrelin
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5 décembre 2010

Le livre du jour - So Foot.com

 

Le livre du jour

26 novembre 2010

“L’autre public des matchs de football. Sociologie des supporters à distance de l’Olympique de Marseille”, Ludovic Lestrelin, (éditions de l’École des hautes études en sciences sociales)

La question des supporters s’avère désormais un sujet d’étude reconnu en sociologie, presque tendance (cf. les travaux de Patrick Mignon puis de Nicolas Hourcade). Notamment depuis que de jeunes ultras ont décidé de se pencher sur leur mouvement, un peu comme les militants politiques des années 50-60 se penchèrent sur l’histoire du mouvement ouvrier. Le livre de Ludovic Lestrellin, prolongement de sa thèse, s’attache néanmoins sur une facette peu étudiée et pourtant cruciale de la passion populaire du football : les supporters hors-les-murs, désignés ici « à distance ».

En effet, il est courant que les journalistes aiment citer, afin de souligner la popularité d’un club (et donc sa puissance footballistique et économique), le nombre de sections de “fans” situées en dehors de la ville d’implantation, y compris parfois à l’étranger. Ce signe indubitable de l’aura d’un club reste peu connu et souvent uniquement abordé sous l’aspect du ratio résultat/popularité (par exemple pour Chelsea et le succès de la Premier League, la plus retransmise et suivie dans le monde). En se focalisant sur Marseille, un des rares clubs français s’approchant, de ce point de vue, vaguement des modèles anglais ou espagnol, le sociologue décrypte en profondeur les ressorts de cet engouement, qui ne repose pas, surtout en la matière, sur un réflexe identitaire local ou régional (à l’exception des expatriés).

Les plus anciens d’entre nous se souviennent ainsi dans les années 80 de ces match PSG-OM où le Parc des Princes se retrouvait envahis d’« ennemis de l’intérieur ». En décrivant des rituels initiateurs (comme le déplacement au Vélodrome et l’insertion difficile dans la communauté du stade) ou des processus identificateurs (fondés ou non, comme la question du racisme), se manifeste comment en France l’OM incarne, avec une sédimentation historique d’événements marquants, au-delà de son image indissociable d’emblème de la cité phocéenne, une certaine manière de se fondre dans la culture foot. Une analyse qui dans le contexte actuel de perpétuel débat sur l’intégration et l’identité nationale, apporte de quoi nourrir le débat. En attendant l’équivalent pour Paris.

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